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Overfitting

L’overfitting, ou surapprentissage, est un problème où un modèle de machine learning s’adapte trop aux données d’entraînement, perdant sa capacité à généraliser sur de nouvelles données.

Qu’est-ce que l’Overfitting ?

L’overfitting, ou surapprentissage, est un problème courant en machine learning où un modèle s’adapte trop précisément aux données d’entraînement. En mémorisant le bruit et les détails spécifiques du jeu de données initial, il perd sa capacité à généraliser et à faire des prédictions justes sur de nouvelles données inconnues.

Définition détaillée de l’Overfitting

En machine learning, l’objectif est de créer un modèle capable d’identifier des schémas (patterns) dans un jeu de données afin de faire des prédictions sur des données futures. L’overfitting survient lorsque le modèle devient excessivement complexe et commence à “apprendre par cœur” les données d’entraînement au lieu de capturer les tendances générales. Il en résulte un modèle qui performe admirablement sur les données qu’il a déjà vues, mais qui échoue lamentablement face à de nouvelles données, car il a également modélisé le bruit et les fluctuations aléatoires présents dans le jeu d’entraînement. Ce phénomène est souvent lié au dilemme biais-variance : un modèle en overfitting a une faible erreur de biais (il est très proche des données d’entraînement) mais une erreur de variance très élevée (il est très sensible aux petites variations, ce qui le rend instable sur de nouvelles données).

Historiquement, le concept d’overfitting est aussi ancien que la modélisation statistique elle-même. Des statisticiens comme John von Neumann ont mis en garde contre les modèles trop complexes. Avec l’avènement du machine learning et des modèles à très grand nombre de paramètres, comme les réseaux de neurones profonds, le risque d’overfitting est devenu une préoccupation centrale pour les data scientists. Un modèle en surapprentissage est l’antithèse d’un modèle généralisable, qui est le Saint Graal de l’apprentissage automatique. La capacité de généralisation est ce qui donne sa valeur à un modèle prédictif, lui permettant d’être utile dans des scénarios réels et non seulement dans le contexte contrôlé de son entraînement.

Comment fonctionne l’Overfitting ?

Le processus d’overfitting peut être visualisé en suivant les performances du modèle pendant son entraînement. Typiquement, on divise les données disponibles en trois ensembles : un jeu d’entraînement (training set), un jeu de validation (validation set) et un jeu de test (test set). Le modèle apprend exclusivement sur le jeu d’entraînement. Au fur et à mesure des itérations (ou “époques”), l’erreur du modèle sur le jeu d’entraînement diminue constamment. Simultanément, on mesure son erreur sur le jeu de validation. Au début, l’erreur de validation diminue également, en parallèle de l’erreur d’entraînement. Cependant, à un certain point, la courbe d’erreur de validation commence à stagner puis à remonter, tandis que l’erreur d’entraînement continue de baisser. Ce point d’inflexion marque le début de l’overfitting : le modèle a fini d’apprendre les signaux pertinents et commence à mémoriser le bruit spécifique au jeu d’entraînement, dégradant ainsi sa performance sur des données qu’il n’a jamais vues.

Graphique illustrant l'analyse de données et la performance d'un modèle

Quelles sont les principales causes de l’overfitting ?

Plusieurs facteurs peuvent conduire un modèle à surapprendre. La cause la plus fréquente est un modèle trop complexe par rapport à la quantité et à la richesse des données disponibles. Un modèle avec un grand nombre de paramètres (par exemple, un polynôme de degré élevé pour une régression ou un réseau de neurones avec de nombreuses couches cachées) aura la flexibilité nécessaire pour s’ajuster parfaitement aux données d’entraînement, y compris au bruit. Une autre cause majeure est un jeu de données d’entraînement insuffisant. Si le modèle dispose de peu d’exemples, il aura du mal à extraire les tendances générales et sera plus enclin à mémoriser les cas particuliers. Enfin, un entraînement excessif (trop d’époques) peut également mener à l’overfitting, car le modèle a amplement le temps de converger vers une solution qui mémorise les données d’entraînement.

Comment détecter et prévenir l’overfitting ?

La détection de l’overfitting se fait principalement par la surveillance des courbes d’apprentissage, comme décrit précédemment. Pour le prévenir, les data scientists disposent d’une boîte à outils bien fournie. La première approche est d’utiliser plus de données (Data Augmentation), ce qui est l’un des remèdes les plus efficaces. Une autre stratégie est de simplifier le modèle en réduisant son nombre de paramètres. Les techniques de régularisation (comme L1/Lasso et L2/Ridge) sont également très populaires ; elles ajoutent une pénalité à la fonction de coût du modèle pour décourager les poids de paramètres trop élevés, forçant ainsi le modèle à être plus simple et plus robuste. Dans le contexte des réseaux de neurones, le Dropout est une technique de régularisation très efficace qui consiste à désactiver aléatoirement une fraction des neurones à chaque étape d’entraînement, empêchant ainsi les neurones de co-dépendre les uns des autres. Enfin, la validation croisée (Cross-Validation), comme la k-fold cross-validation, permet d’utiliser les données de manière plus robuste pour l’entraînement et l’évaluation, offrant une estimation plus fiable de la performance du modèle sur des données inconnues. Pour plus de détails sur ces techniques, des ressources comme la page Wikipedia sur l’Overfitting sont un excellent point de départ.

Applications concrètes

En entreprise, l’overfitting est un ennemi constant. Dans le secteur financier, un modèle de trading algorithmique qui surapprend sur les données historiques du marché peut entraîner des pertes catastrophiques lorsqu’il est confronté à de nouvelles conditions de marché. En diagnostic médical, un modèle d’IA qui apprend à identifier des tumeurs à partir d’images médicales peut échouer à détecter des cas atypiques s’il a surappris sur un jeu de données trop homogène. Dans le domaine du marketing, un modèle de recommandation qui surapprend les habitudes d’un petit groupe d’utilisateurs ne parviendra pas à proposer des recommandations pertinentes à de nouveaux clients. La lutte contre l’overfitting est donc cruciale pour déployer des modèles de machine learning fiables et performants en production. Pour ceux qui souhaitent maîtriser ces défis, des formations comme le Bootcamp Data Scientist de DATAROCKSTARS sont conçues pour former des experts capables de construire des modèles robustes.

L’Overfitting et les métiers de la Data

La compréhension et la gestion de l’overfitting sont des compétences fondamentales pour tout professionnel de la data. Le Data Scientist passe une part importante de son temps à construire, valider et affiner des modèles, et la prévention de l’overfitting est au cœur de ce processus. Le Machine Learning Engineer, responsable de la mise en production des modèles, doit s’assurer que les modèles sont non seulement performants mais aussi stables et généralisables dans le temps. Il met en place les pipelines de MLOps qui permettent de surveiller la dérive des modèles et de les ré-entraîner si nécessaire. Pour en savoir plus sur les nuances des différents rôles, consultez notre glossaire des métiers de la data.